“Le Jour de la Nuit” Éteignons les lumières et rallumons les étoiles !

Le 13 octobre prochain, des communes aveyronnaises participent à la 10ème édition du “Jour de la Nuit”. Opération de sensibilisation du public et des collectivités à l’impact de la pollution lumineuse, à la protection de la biodiversité nocturne et du ciel étoilé.

 

Initié par l’association l’Agir pour l’Environnement, le Jour de la Nuit est désormais un évènement annuel pleinement reconnu qui mobilise plusieurs centaines de collectivités et associations locales sur le territoire national. L’objectif de cette manifestation est d’attirer l’attention du grand public sur les conséquences de la pollution lumineuse tout en renouant un lien avec la nuit. Opération de sensibilisation à la protection de la biodiversité nocturne et du ciel étoilé, cette 10ème édition repose sur l’organisation de manifestations et animations par une multitude d’acteurs : collectivités locales, associations, gestionnaires d’espaces naturels, citoyens …. En Aveyron, le 13 octobre prochain, l’évènement sera mené de manière multipartenariale : le PNR des Grands Causses, le PETR Centre Ouest Aveyron, la Communauté de Communes du Grand Villefranchois et le SIEDA se sont associés avec l’appui de l’ADEME Occitanie, pour accompagner les communes. L’association de ces structures permet une meilleure coordination de l’évènement et une mutualisation des ressources pour mettre en valeur les initiatives et pratiques locales en faveur de ce geste éco-responsable. Au programme : balade nocturnes, observation des étoiles, sortie nature et extinction des lumières …

 

POUR ALLER PLUS LOIN

Face à l’augmentation du nombre de points lumineux et au regard du contexte politique, le Jour de la Nuit alerte sur la nécessité de mener des réflexions d’adaptation de l’éclairage public en fonction des besoins réels. L’impact de l’éclairage artificiel dans les réflexions de réduction de consommation énergétique doit en effet être une priorité pour les décideurs politiques locaux.

 

 

LA POLLUTION LUMINEUSE

La pollution lumineuse gagne du terrain chaque année. Un tiers de la population mondiale ne voit plus la Voie Lactée. Les effets néfastes du sur-éclairage artificiel nocturne sont nombreux : gaspillage énergétique, perturbations des écosystèmes, disparition du ciel étoilé…

La pollution lumineuse est à la fois une trop grande quantité de lumière, des lumières trop blanches, trop éblouissantes et des usages néfastes de la lumière (mal orientée, trop haute, trop puissante, intrusive, sans cache contre les façades, utilisée toute la nuit sans nécessité…). Elle appelle à de nouveaux choix dans chaque commune en faveur d’un geste éco-responsable.

Plus qu’une simple option, le devoir de protéger l’environnement nocturne et de lutter contre les nuisances lumineuses devient une évidence.

 

 

L’ECLAIRAGE PUBLIC REMIS EN CAUSE

Triste «bilan lumière» : en vingt-cinq ans, la France émet + 94 % de lumière chaque nuit. Le seul éclairage public compte 89 % de points lumineux en plus.

Les raisons de son existence et de sa présence quasi-systématique sont nombreuses : obscurité difficilement appréhendable, opportunité économique, devoir de sécurité, souhait d’embellissement……. pourtant de plus en plus de voix s’élèvent contre lui.

Il existe deux grandes familles d’arguments en faveur de l’extinction :

  • ceux d’ordre économique qui mettent en avant l’intérêt d’une extinction pour faire des économies. Des économies dans le budget de la commune ou des économies d’énergie.
  • Les autres qui traitent plus des questions environnementales rappelant notamment les nuisances occasionnées par l’éclairage artificiel sur la faune et la flore…

De plus en plus de communes éteignent leur éclairage public sur certaines plages horaires et de nombreuses associations militent pour une extinction de cet éclairage.

 

 

ETEINDRE

La mesure la plus efficace est la réduction de la durée d’éclairement au cœur de la nuit, chaque fois que cela est possible. Elle réduit toute pollution lumineuse dans la période, faisant économiser instantanément euros et kWh.

Pour mener de manière sereine un projet d’extinction, il est toujours souhaitable d’informer et de sensibiliser les habitants à tous les enjeux de la lumière artificielle, ainsi qu’aux économies réalisées. La pédagogie peut être complétée éventuellement par une période d’expérimentation avec un registre de consignation et l’observation des services de police. Selon les besoins, des ajustements de zones éclairées sont bien sûr toujours possibles. Enfin, un arrêté communal peut être pris sur l’extinction décidée.

L’éclairage public ne saurait être interrompu sur l’ensemble du territoire de la commune. Il appartient au maire de rechercher un juste équilibre entre les objectifs d’économies d’énergie et de sécurité afin de déterminer les secteurs de la commune prioritaires au regard des circonstances locales.

 

 

EXTINCTION ET SÉCURITÉ

La mesure de l’extinction provoque des réactions traduisant une crainte et un sentiment d’insécurité. En l’absence d’éclairage, la question de la sécurité est omniprésente, l’éclairage public reste souvent perçu comme une protection de la délinquance et des accidents de la route.

Un environnement très éclairé ne permet pas d’isoler visuellement des rôdeurs mal intentionnés qui apparaîtraient nécessairement avec leurs propres éclairages dans une rue éteinte ou faiblement éclairée. Dans certaines communes, il a été comparé les chiffres de la délinquance, avec et sans éclairage, résultat :  aucune évolution.

De nombreuses expériences déjà effectuées sur voies rapides montrent que la suppression de l’éclairage réduit la vitesse des automobilistes et l’accidentologie qui lui est liée. Des véhicules éclairés surgissant perpendiculairement sont plus faciles à repérer dans un environnement obscur qu’uniformément éclairé. Des solutions non lumineuses et économes, comme le balisage de routes ou de ronds-points par dispositifs réfléchissants ou catadioptres, guident les véhicules disposant de leur propre éclairage et peuvent être utilisés en de nombreuses circonstances. L’éclairage dosé peut être réservé à des zones plus sensibles et certains passages piétons peuvent être équipés de détection de présence.

 

 

EXTINCTION ET BUDGET ECLAIRAGE PUBLIC DES COMMUNES

L’éclairage public des collectivités représente près de la moitié de leurs dépenses d’électricité, selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) : 50 % de la consommation en électricité, voilà ce que représente l’éclairage public d’une petite commune.

Les économies sont une des raisons qui poussent les communes à limiter leur éclairage public nocturne quelle que soit leur taille.

 

UN PARC D’ÉCLAIRAGE OBSOLETE

Aujourd’hui encore, beaucoup trop d’installations demeurent vétustes et pèsent sur les finances des collectivités locales. Les chiffres sont éloquents : plus de la moitié du parc est composée de matériels obsolètes ; 40 % des luminaires en service ont plus de 25 ans.

La plupart des nuisances lumineuses est due à cet éclairage obsolète et inadapté.

Le temps est à l’innovation et les outils à la disposition des communes pour éclairer mieux sont nombreux.

 

ÉCLAIRER JUSTE

Les communes considèrent deux alternatives : l’extinction ou le maintien de l’éclairage public mais des solutions alternatives ou innovantes d’éclairage public existent.

Afin d’éclairer mieux, les communes peuvent rénover leur éclairage public pour en maîtriser la consommation et réduire la pollution lumineuse. Ces économies ont un impact positif sur l’environnement grâce à une diminution des gaz à effet de serre, à une meilleure protection de la biodiversité, au retour à un cycle naturel et à un environnement nocturne dépollué.

Repenser l’éclairage répond ainsi aux recommandations amorcées par le Grenelle de l’environnement et la COP 21 : Mieux utiliser l’énergie, en consommer moins en modernisant l’éclairage public, c’est aussi diminuer les coûts de fonctionnement

 

 

METTRE EN PLACE UNE SERIE DE PRÉCONISATIONS

Des principes simples permettent d’agir par ailleurs sur la quantité de lumière, son orientation, sa consommation et le type de lumière émise.

En voici quelques exemples : supprimer les lampes en forme de boule, installer des caches supérieurs ou latéraux pour protéger les habitants de lumières intrusives …

Rabaisser la puissance des luminaires au cœur de la nuit permet de continuer à assurer la sécurité des usagers, tout en réalisant les économies les plus importantes.

 

 

RAPPEL SUR L’ECLAIRAGE COMMERCIAL

Les commerçants et entreprises pour leurs éclairages d’enseignes, vitrines, bureaux, façades, parkings et sites divers sont aussi à informer de la réglementation en cours et des enjeux pour tous.

Depuis le 1er juillet 2013, les éclairages intérieurs des locaux à usage professionnel doivent être éteints une heure après leur fin d’occupation. Les illuminations des façades des bâtiments doivent attendre le coucher du soleil et s’arrêter au plus tard à 1 heure du matin. Les éclairages des vitrines doivent être suspendus entre 1h et 7h du matin.