Ekaterina ou Katia Terpigoreva, artiste d’origine russe, expose ses collections « Chemin de Terre » et « Jardin de la lune », du 3 au 26 juin, à la Borie des Arts à Villefranche de Rouergue.
« Si j’arrive à créer avec de la terre et de l’air, alors je serai créatrice ». Katia décide de son destin les mains dans le ciment, le sable et la tourbe blonde. La jeune journaliste et photographe moscovite, critique d’art, de design et d’architecture, découvre un jour, lors d’un salon d’art contemporain, un bol de pierre orné dans le creux de mosaïque. La simplicité de la sculpture, sa matière brute la touche d’une façon si singulière qu’elle rentre à Saint-Rémy où elle réside et s’achète un sac de ciment. Ce coup de foudre artistique la précipite vers un nouveau chemin et dirige l’entrée en matière. Reste à lui donner forme et vie.
Avec énergie, Katia réalise sa première série, intitulée « Jardin de Lune », inspirée de l’art des jardins traditionnels japonais. Ces premières sculptures élégantes, d’une sensibilité méditative, présentent des lignes fines et un graphisme architectural. Le ciment est associé à la cendre et au sable pour un toucher lisse ou granuleux.
L’épure est le parti pris de la plasticienne. « J’aime la simplicité, la matière brute, le calme qui se dégage, les formes rondes qui rappellent la lune. Je suis sensible aux lignes et aux textures».
La deuxième série « Chemin de Terre » associe des fibres végétales et des minéraux au liant du ciment. « J’ai repris un mélange des bergers des Alpes du 19e siècle avec de la tourbe blonde, de la pouzzolane. J’ai ajouté du sable noir, du bois charbonneux, de la corde… Les volumes sont plus grands et plus légers. Je reste dans des formes simples, géométriques ou organiques, douces ou piquantes ». Cette série reflète une introspection féminine subtile, cette si belle façon d’être reliée au monde dans son infini, tout en restant attentive et émerveillée par les petits détails qui rendent la vie précieuse.
L’artiste compose, guide et se laisse guider en accompagnant de ses mains les matériaux et les textures. Elle ne force ni ne tord. Son désir de création allie ses connaissances sur les origines de l’humanité, sa culture de l’art contemporain, son goût pour la nature et la contemplation. Chaque sculpture a une histoire, une source d’inspiration particulière, des édifices religieux de Mésopotamie aux paysages et ambiances de silence… « pour toucher le sujet ».
Katia a invité pour l’occasion Sonia Berg. La réalisatrice, metteure en scène a créé un relief sonore pour l’exposition. « La collection « Chemin de Terre » est une réflexion existentialiste : j’apporte la matière et Sonia met en scène l’écho que nous renvoie notre existence, comment cette relation fonctionne. » Les peintures de Marie-Claude Cavagnac font également partie de cette exposition temporaire.
Le vernissage/concert a lieu le 3 juin au Prieuré de la Borie des Arts à 18h.
Co. L.
Savoir plus : http://laboriedesarts.fr/programme-2016/
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